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retrouvai Timon, qui nous dit que Vitnègre avait passé le boulevard ; ma fille ouvrit. Nous chargeâmes quatre malles préparées, mais cachées ; nous sortîmes sans être vus et allâmes chez mes affidés. Ce fut alors que ma Conquette fut tranquille ; elle se coucha et nous allâmes reposer chacun chez nous, Timon et moi.




CHAPITRE XVI.

Foutoir, petit magasin, enterrement, amour.

Nous en sommes aux fouteries par excellence, à celles qui vont aguerrir ma délicieuse Conquette Ingénue, ma ravissante Victoire Conquette, faire leur fortune, la mienne, en leur ôtant une fausse délicatesse, et découvrir une chose admirable qu’on ne verra qu’à la fin. La route que je vais prendre pour former ces deux belles et leurs compagnes étonnera d’abord, mais en toutes choses il faut attendre le dernier résultat.

Reprenons ce charmant récit en faisant précéder quelques fouteries préparatoires qui amèneront les grandes, mais il n’y aura plus dans le reste de l’ouvrage aucune horreur à la de Sades. C’est la peinture de la douce volupté qui est le chef-d’œuvre du génie !

La première visite que reçut Conquette le lendemain du jour de son enterrement et à la même heure fut celle de Timon. Il la trouva chez ses hôtes. Il lui raconta comment, après être morte la nuit précédente, elle venait d’être enterrée, mais il ne pouvait parler