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moine, auquel elle était vendue. « Tu sais, ma ravissante fille, comme je te l’ai mis… C’est moi qui, contre tout espoir et toute vraisemblance, ai ravi à nos ennemis ton céleste pucelage !… »

Conquette me donna un joli baiser sur la bouche : « Mais comment me sauveras-tu ?… — Je viendrai te prendre dans une heure, je t’emmènerai, tu coucheras dans ta pension ; aussitôt que tu seras en sûreté, je ferai entrer dans le cabinet obscur, avec ta clef et coucher dans ton lit la jolie putain du Port aux Blés, déjà prévenue, comme pour y coucher avec moi. Je gratterai dès que Vitnègre et le moine seront arrivés, je m’échapperai, j’écouterai, et nous verrons demain. » Ma fille fut ravie ; je la sauvais, mais j’aurais dû l’emmener au moment même ; au lieu de cela, je m’amusai à lui faire raconter les deuxième et troisième nuits de son mariage.




CHAPITRE XIII.

Du con et du cul vendus.

Voici comment ma céleste fille reprit la narration que je désirais :

« Le second soir, Vitnègre recommença les mêmes choses ; il me prenait légèrement la gorge : « Ferme comme un gland, » disait-il ; il me plaçait comme s’il m’eût montrée à quelqu’un (ce qui n’était que trop réel). Après avoir mis en vue ma conque, il me tournait pour faire voir mes fesses. « Elle est encore pucelle, disait-il, comme s’il se fût parlé à lui-même ; pour