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sa femme, et la poussant brutalement : « Allons, garce, putain, que je te foute !… ah ! comme tu vas crier ; mais songe, sacré conin de poupée, à ne pas faire venir ici les voisines, ou je les laisse toutes entrer, sans me déranger de sur ton sacré ventre. » En achevant ces mots, il me la renversa toute troussée sur le foutoir mis là exprès et se retira ; je me précipitai sur ma fille, qui, se sentant enfiler presque sans douleur, ne criait pas. « Crie donc ! » lui dis-je bien bas. Et elle cria à tue-tête en se reconnaissant enfilée par un étranger. Dès que j’eus déchargé délicieusement en lui faisant osciller le con, je m’échappai avant que les voisines arrivassent, et comme elle continuait à crier, je les envoyai à son secours ; on la trouva debout. « C’est ma femme que je baisais, dit Vitnègre ; regardez-y, il en est encore tout mouillé, mais elle est du naturel des chattes ; elle mord et crie quand on la fait bien aise. » Les voisines rirent et se retirèrent.

Vitnègre dîna et fut assez honnête ; il craignait que sa femme n’eût reconnu qu’elle était foutue par un moine et qu’elle n’en parlât. Je dînai dans un cabaret en face ; je le vis sortir et retournai chez ma fille, qui me conta tout. Je me tus d’abord.

Je lui fis raconter la manière dont je croyais qu’elle avait été dépucelée, parce que ce récit avait du haut goût pour moi et qu’il me ranimait assez pour me la faire foutre encore une fois ; elle le fit dès que je l’eus mise en goût en lui parlant de son amant.

« Notre première nuit et les trois suivantes ont valu cinq cents louis chacune à Vitnègre, à ce qu’il m’a dit par la suite. Dès que nous fûmes arrivés à la demeure