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plusieurs coups de coude, comme si elle eût pensé que cette enfant l’avait chatouillée. Je me remis dans mon lit, enchanté de ce que ma fille eût déchargé ; cette émission me fit espérer qu’ayant éveillé son tempérament je pourrais l’enconner bientôt, en faire ma maîtresse et me trouver le plus heureux des hommes !… Mais que j’étais loin de compte, et combien de vits devaient tenter de martyriser ce divin conin ! Hélas ! il fut près d’essuyer une pléiade de malheurs.

Quoi qu’il en soit, ç’a été ma véritable inclination, la plus constante, la plus voluptueuse, que cette adorable fille, qui n’a eu de rivale que sa sœur. Non, je le dis d’après l’expérience, il n’est pas de plaisir comparable à celui de plonger son vit bandant jusques au fond du con satiné d’une fille chérie, surtout si, remuant du cul avec courage, elle décharge copieusement. Heureux, heureux qui cocufie et fait cocufier un gendre également détesté de tous deux !…

Conquette Ingénue eut ses règles la semaine suivante de celle où elle avait enfin déchargé ; ainsi elle était parfaitement nubile ; mais éveillée, je ne pouvais lui enlever aucune faveur essentielle. Ma sœur Marie, qui me connaissait, la mit en apprentissage de modes et du commerce de la bijouterie chez une jolie marchande, dont le mari était chef de bureau, et le bijou de la belle Comprenant me dédommagea, mais sans m’en consoler, des rigueurs de celui de ma fille. Je le mis aussi à ma nièce Beauconin, alors mariée à son cousin, et sans ce double soulagement, aurais-je pu m’empêcher de violer la provoquante Conquette In-