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CHAPITRE XLII.

La jalousie de deux conins.

Nous restions tous sept émerveillés des seize enconnades, embouchades et enculades de Vitnègre, quand Trait-d’Amour, regardant la jolie chapelière, nue comme toutes les autres, lui dit : « Te voilà dépucelée, mignonne et mon divin maître a cueilli ta rose. C’est un grand honneur et bonheur à toi et à moi ! Je te regarde à présent comme les dévots regardent leur vierge Marie, qui, foutue par l’ange Gabriel, puis par le Saint-Esprit, dont elle fut la putain, n’en était que plus vierge. Te voilà consacrée au vit de mon maître ; conserve-lui religieusement ton conin, ou ne le prête qu’avec sa permission. À présent, céleste mignonne, ta jolie motte va être savonnée rasée. » Tendrelys objecta sa mère, qui toutes les nuits lui visitait le con, pour voir si l’on ne touchait pas à son pucelage, déjà vendu et qu’on devait bientôt livrer. « Je m’en fous, déesse ! répondit Trait-d’Amour, en me voyant monter le fronsac ; on lui dira tout. » Et il la poussa sur le fauteuil qui l’étreignit. Il la savonna, et prépara son rasoir.

En ce moment arriva mademoiselle Conquette Ingénue Linguet, qui venait de se laver le cul à l’eau de puits pour se le raffermir. « On va donc aussi raser le con de mademoiselle ? » dit-elle avec un peu d’humeur. — Ah ! ma belle déesse, empêchez-le, à cause de maman, qui ne saura ce que ça veut dire », s’écria Tendrelys suppliante, en lui baisant une main qu’elle était parvenue à saisir. — Non, mademoiselle, je ne