Page:Rétif de La Bretonne - L’Anti-Justine ou les délices de l’amour, 1864.djvu/159

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 55 —

et que c’était par mon conseil qu’il s’adressait à lui ; il lui offrit ensuite les soixante-quinze louis restants pour les trois nuits suivantes. Mon père répondit : « Puisque Guac a voulu être cocu, qu’ainsi soit fait. Je consens, monsieur, que vous couchiez avec ma fille, si vous avez cueilli sa rose, ce qu’elle me dira, allez la chercher avec un billet par lequel je vais la demander. » Et il écrivit, puis il accompagna le galant jusqu’à la porte de ma marchande que son frère foutait encore.

» Cependant, je m’amusais à voir coniller le frère et la sœur ; j’étais en feu quand le jeune homme reparut avec un billet de mon père ; je vis par la fenêtre celui-ci qui nous attendait dans le carrosse de mon dépuceleur prétendu. Je partis en avertissant que j’allais veiller mon père malade. À notre arrivée, le galant paya un beau souper et remit vingt-cinq louis d’or à mon père. On mangea, on but, puis je fus mise au lit ; le jeune homme exigea que mon père me déshabillât et me lavât la motte ; s’étant lui-même mis à nu dans un instant, il entra dans une chemise fort large et qu’il avait apportée, afin de me palper mieux. Il appela mon père pour qu’il lui mît le vit dans le trou de mon con, puis il poussa ; il eut autant de peine que chez Guac, ce qui m’étonna moi-même ; aussi dit-il : « Elle a le conin réellement étroit : elle se réempucellerait en huit jours si on la laissait tranquille. » Il me foutit six coups. Mon père, couché à côté de nous, lui mettait toujours le vit dans le con. Il s’endormit ensuite et moi aussi. Le lendemain, il fit faire d’excellent chocolat, qui me refit ; je refusai sa voiture pour retourner chez ma marchande.