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le délire du plaisir, il me dit : « Ma reine, j’ai le vit trop gros pour toi ; choisis de l’œil un joli jeune homme pour te dépuceler, et je trouverai moyen de te le faire avoir sans te compromettre. » Ceci me fit plaisir ; Guac me descendit et me porta ; je me mis au lit ; le sommeil calma mon cul.

» Le lendemain, j’allai chez mon père, auquel je racontai tout ce que Guac m’avait fait et dit. « Bon, me répondit-il, tu as du tempérament, tu seras foutue en con, en cul, en bouche, et tu seras heureuse. Vous serez mariés dans huit jours, et je t’aurai un fouteur plus gros que moi. En attendant, ie vais te le mettre ; on ne saurait trop élargir un conin aussi mignon ! » Mon père m’enconna et recommença trois fois. « Tu es toujours pucelle », me dit-il. « Et pourtant, m’écriai-je, mon vilain oncle, avec son gros membre, m’a bien violée trois fois ! — Trois fois ! reprit mon père, quel conichon as-tu donc ? On pourra vendre mille fois ton pucelage… Il faut que je te refoute », et il me refoutit.

» Tandis que je me rinçais le con avec de l’eau tiède, mon père s’était mis à la fenêtre et causait avec un jeune procureur, son voisin, gros et beau jeune garçon de trente ans. Le con lavé, j’allai regarder en levant le rideau, mais le jeune homme m’ayant aperçue, je me retirai. « Quelle est donc cette céleste personne ? » demanda-t-il. Mon père ne répondit que par un geste qui signifiait, je crois, c’est ma maîtresse. Il gesticulait encore, quand le procureur disparut. Mon père me dit aussitôt : « Veux tu que ce bel homme te le mette en payant ? — Ô mon père ! — Appelle-moi