Page:Rétif de La Bretonne - L’Anti-Justine ou les délices de l’amour, 1864.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 39 —

couilles avec mon autre pied chaussé et poussait de profonds soupirs ; alors il cognait au plancher, ce qui faisait monter madame Mezières, voisine d’au-dessous ; elle lui arrachait mon soulier ou ma mule, elle se renversait sur le dos, il la troussait et la fourgonnait en me faisant relever ma jupe, en perspective d’une glace, jusqu’aux genoux. « Votre père me fait ce qu’il ne peut vous faire, me disait la Mezières, parce que vous êtes sa fille, mais c’est vous qui le faites bander… Ah ! si vous lui montriez votre joli conin, comme il me rabatellerait et me donnerait des coups de vit en con ! » Touchée de ce langage, souvent je me troussais et montrais une motte à poil follet et soyeux que mon père trouvait adorable. Je m’en apercevais aux vives estocades qu’il donnait à la dame. En la quittant, il venait me rechausser, mais quelquefois la Mezières l’en empêchait, et furieuse de luxure, elle me renversait, me léchait le conin et mettait dans le sien la pointe de mon soulier ou de ma mule, comme un godemiché. Pendant ce temps, mon père me palpait doucement les fesses ou les tétons. « Tu la foutras, bougre, tu la dépucelleras, et elle deviendra grosse de toi si tu ne la maries pas ! » Ce propos souvent répété fit que je demandai à me marier.

» J’avais un oncle, mari de ma tante ; l’escalier de leur demeure était obscur ; un jour que je le montais, mon oncle me suivait ; au beau milieu, il me glissa la main sous la jupe et me happa ce qu’il appelait le connot ; je me récriai. « Tais-toi, me dit-il, vas-tu troubler mon ménage ? » Je me tus et il me patina le connot, les cul d’une main, et le tétons de l’autre, me