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» Le lendemain, madame Linars, qui avait tout écouté pendant la nuit, demanda aux trois parentes comment elles appartenaient à Fysistère. Madame Guac répondit : « Nous allons vous faire notre histoire, qui vous paraîtra singulière, en même temps qu’elle vous donnera une idée juste de notre mari à toutes qui est d’une nature particulière. » Madame Linars ne demanda pas mieux que de l’entendre, mais elle fit observer à Madame Guac que ce récit ne serait pas moins agréable aux douze autres femmes de Fysistère. Madame Guac en convint, et Adélaïde, Sophie, Julie, Justine, Aglaé, Émilie, Lucile, Annette, Géoline, Naturelle et Mariette, appelées par madame Linars, vinrent avec elle assister à la narration que fit la belle madame Guac, en présence de Doucette, sa saur, et de Victoire, la carmélite, leur cousine. »




CHAPITRE XXXV.

De la garce insatiable.

« Telle que vous me voyez, j’ai toujours été désirée des hommes. À huit ans, un ouvrier qui travaillait dans la maison à de la menuiserie, me prit le bijou, et comme je ne criais pas, me mit son membre entre les cuisses, me les fit serrer et me les inonda de décharge. Je le dis à ma mère, qui me lava les fesses ; elle menaça le menuisier et le fit déguerpir. Ce début annonce que le récit sera un peu libre, mais il faut être sincère.

» À dix ans, mon père, déculotté, m’asseyait à nu