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Un garde du temple d’Hercule, n’ayant le plus souvent rien à faire, passait son temps à jouer. Un jour qu’aucun de ceux qui jouaient avec lui ne l’étaient venus voir, ne sachant à quoi s’amuser, il s’avisa de prier son dieu de jouer. Les conditions furent que, si le jeu favorisait Hercule, il lui procurerait quelque heureuse aventure, et que, si lui-même perdait, il servirait au dieu un grand souper, avec une jolie fille pour passer la nuit. Il jeta les dés pour tous deux, et perdit. Il fit donc préparer un excellent souper, et fit venir Acca Laurentia, courtisane que sa beauté rendait célèbre. Il soupa très gaiment avec elle, et la fit coucher seule dans le temple, dont il ferma les portes. Hercule, dit-on, la vint trouver pendant la nuit, et se conduisit en Dieu très honnête. Il ne lui toucha point, et lui dit seulement d’aller le lendemain, de grand matin, sur la place voisine ; d’accoster le premier homme qu’elle y rencontre rait, et d’en faire son ami. Le premier qu’elle rencontra fut Taruntius, homme très-riche, qui n’avait pas encore pris de femme, quoiqu’il eût passé la fleur de sa jeunesse. Elle fit ses arrangemens avec lui ; et tant qu’il vécut, il la laissa maîtresse dans sa maison, et l’institua, par son testament, héritière de tous ses biens. Elle même ensuite, en mourant, laissa toutes ses richesses au peuple romain, qui, par reconnaissance, institua la fête dont on a parlé. L’on n’a pas beaucoup de peine à deviner que le garde du temple d’Hercule et Taruntius étaient d’intelligence, et que le ministre du dieu ne se faisait pas de peine, quand on le payait bien, d’un métier qui n’était alors que trop commun.

ACCIAIOLI, épouse du prince d’Athènes, fut nommée régente de cet état. Après la mort de son mari, Palmerio, vénitien, parvint à se faire aimer de cette