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Arabes, au commencement du huitième siècle. C’était une femme de beaucoup d’esprit et d’une grande beauté. Son père, qui était fort pauvre, faisait assidûment sa cour au vizir, ou premier ministre Ismaël. Un jour elle lui dit : « Mon père, vous allez tous les jours chez le vizir, ne lui parlez-vous point de vos besoins ? Oui, lui répondit le père ; mais il n’écoute point ce discours. Mais, répliqua-t-elle, ne voit-il pas votre pauvreté ? Comment la verrait-il, dit le docteur, il ne me regarde pas seulement. » Alors sa fille lui cita fort à propos ce verset contre les idoles : Ne servez point ce qui n’entend point, ce qui ne voit point, et ce qui ne vous apporte aucun profit.

ABROTA, femme de Nisus, souverain de Mégare, mérita ses regrets après sa mort, par sa bienfaisance et ses vertus. Il lui fit élever un magnifique tombeau, et ordonna que les Mégariennes porteraient à jamais des habillemens de même forme et de même couleur que ceux qu’Abrota portait dans la dernière année de sa vie. Il chercha ainsi à tromper sa douleur, en voyant dans toutes les femmes qui l’entouraient l’image de celle qu’il avait perdue.

ABROTELLE, femme de la ville de Tarente, cultiva les lettres et la philosophie. Jamblique l’a citée comme l’un des soutiens de la secte de Pythagore.

ABUSAÏD, femme du roi de Perse, qui, connaissant la sagesse et les talens supérieurs de la reine, la chargea de l’administration du royaume, au préjudice des plus habiles ministres. Cette princesse était digne d’un choix si glorieux, et sa réputation de femme de génie s’étendit dans tout l’Orient. Jamais, depuis le grand Cyrus, la Perse n’avait été si sagement gouvernée.

ABYSSINE, femme de l’Abyssinie, grand empire