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témoigna son regret de l’avoir perdue, par des poésies dans lesquelles il célèbre les talens, les bonnes qualités et la conduite régulière d’Isabelle : louanges que celles de sa profession n’ont guère coutume de mériter ; et par cette épitaphe qu’il fit mettre sur sa tombe :

ISABELLA ANDREINA Patavina, mulier magna virtute prædita, hones tatis ornamentun, maritalisque pudicitiæ decus, ore facunda, mente foecunda, religiosa, pia, Musis amica, et artis scenicæ capul, hic resurrectionem expectat.

Ob abortum obiit ir idus junii 1604, annum agens 42. Franciscus ANDREINUs mostissimus posuit.

En voici le sens :

« Isabelle Andreini de Padoue, femme douée d’une grande vertu, l’ornement de l’honnêteté et l’honneur de la chasteté conjugale, éloquente dans ses discours, féconde par son esprit, religieuse, pieuse, amie des Muses, et la première dans l’art du théâtre, attend ici la résurrection.

» Elle mourut d’une fausse couche, le 4 des ides (le 10) de juin, dans sa quarante-deuxième année. François ANDRÉINI, inconsolable, lui a dressé ce monument. »

Il nous reste d’Andréini la Mirtilla favola, pastorale imprimée à Vérone, en 1588, et réimprimée plusieurs fois à Milan, rime, Milan, 1601, in-4o ; un recueil de poésies diverses, sous ce titre : Fragmenti d’alcuna scritture, recueillies et publiées depuis sa mort, + par son mari, Venise, 1625. Tous ces ouvrages portent le nom d’Isabella Andreini, Comica Gelosa, Elle a composé trois traités en faveur de la comédie et des comédiens, publiés à Paris en 1625 : ils sont fort rares. C’est elle que Gherardo Bologni loue sous le nom de Filli, dans des vers qui sont à la suite du Caporali, im primé à Milan, 1585 ; et l’on voit dans la préface de.son Canzonnière son éloge, de la façon d’Ericius Puteanus.