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en en faisant un grand carnage. Il en tua plusieurs de sa propre main, et entre autres un des officiers généraux, qui s’appelait Aban. Cela irrita à un tel point la courageuse femme d’Aban, que, s’étant rendue à l’endroit où son mari avait été tué, elle blessa le porte-enseigne à la main ; ce qui donna occasion aux Mahometans de saisir l’étendard et de l’emporter. Thomas fit des efforts inutiles pour le reprendre : quoiqu’il attaquât comme un lion l’officier entre les mains duquel il l’aperçut, et quoique les machines qui jouaient de dessus les mu railles le favorisassent, il fut obligé de se retirer dans la ville, ayant perdu un œil, que la veuve d’Aban lui creva d’un coup de flèche.

ABAQUA, mère de l’empereur Maximin, successeur d’Alexandre Sévère, était alaine de nation : elle épousa le Goth Mecca. C’est dans un village de la Thrace qu’elle donna le jour à Maximin, qui resta long-temps simple berger.

ABASSA (Abbaca), sœur d’Haroun-al-Rechigd, cinquième calife abassyde. Sa beauté et ses malheurs la rendirent célèbre. Elle fut mariée par son frère à Giafard le Barmécide, à condition qu’ils ne goûteraient pas les plaisirs du mariage. L’amour fit oublier aux deux époux l’ordre qu’ils avaient reçu. Ils eurent bientôt un fils qu’ils envoyèrent secrètement élever à La Mecque. Le calife en ayant eu connaissance, Giafard perdit la faveur de son maître, et peu après la vie. (Voyez le Précis historique par Florian.) Abassa, chassée du palais, fut réduite à l’état le plus misérable. Plusieurs années après, une dame qui la connaissait, touchée de son malheur, lui demanda ce qui le lui avait attiré. Elle répondit « qu’elle avait eu autrefois quatre cents esclaves, et qu’elle se trouvait dans un état où deux peaux