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Tout écrivain doit s’attendre à quelques éloges et à une foule de critiques, c’est l’apanage ordinaire de quiconque prend la plume ; mais l’histoien ne doit guére se promettre que des reproches et des censures. L’univers est partagé en divers gouvernemens et en différentes religions, chaque gouvernement a ses intérêts, et chaque religion ses préjugés : il est fort difficile d’adopter les récits d’un parti sans choquer l’autre. Ce qu’on doit le plus considérer, c’est l’impartialité qui doit régner dans toutes les histoires. « Qui ne sait, dit Cicéron, que la première loi de l’histoire est de n’avoir pas la témérité d’avancer un mensonge ni de déguiser une vérité, et qu’elle doit éviter tout soupçon de faveur ou de haine ? »

Il est impossible qu’un dictionnaire historique soit parfait ; depuis plus d’un siècle on corrige le Moreri ; I’on trouve des fautes dans l’Art de vérifier les dates, ouvrage de deux célèbres bénédictins, etc.

Il serait trop sévère de juger un ouvrage d’après une date. En outre, la critique devrait instruire le public des variations qui existent chez différentes na tions pour la mise en activité du calendrier grégo rien ; on n’ignore pas que ce fut en 1564. Charles IX donna, à Roussillon en Dauphiné, un édit pour faire commencer au jer janvier l’année, qui ne commençait en France que le samedi saint ou á Pâques.

Ainsi il est difficile de bien apprécier les dates, il faudrait savoir dans quelle source les divers bibliographes ont puisé.

Grégoire XIII, voulant réformer le calendrier romain, chargea un mathématicien (Louis Lilio) d’indiquer la manière la plus simple et la plus facile de rétablir l’ordre de l’année, tel qu’on le voit dans le nouveau calendrier. Il ne fallait que retrancher dix jours à l’année 1582, où l’on était pour lors, et prévenir le dérangement dans les siècles à venir. Grégoire XIII eut plus de peine à faire recevoir cette réforme par les nations, qu’à la faire rédiger par les