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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.

Français de caractère, ils sont Anglais de cœur,
Et doublent leur patrie, en doublant leur bonheur.
C’est ainsi qu’autrefois, au sein de l’harmonie,
Fleurit des premiers Grecs l’heureuse colonie.
J’ai vu, j’ai respecté le ministre du lieu ;
Mon âme s’est unie à l’autel du vrai Dieu :
Mais mon cœur des vertus dut admirer le temple.
Là, j’ai vu l’homme heureux qui prêche par l’exemple :
Et chez lui j’ai connu cette pure amitié
Qu’en tout autre pays on ne voit qu’à moitié.
Héros et citoyen, tendre époux et bon maître,
Il est père de tous, sans vouloir le paraître.
Au camp Léonidas, aux champs Cincinnatus,
Thémistocle au conseil, à table Lucullus ;
Sans avoir les défauts de la Grèce et de Rome,
Il réunit en lui les vertus du grand homme.
On voit à ses côtés, l’air pur, l’air grand, l’air gai ;
L’air de Chambly s’y joint à l’air de Chateaugay.
On contemple, on admire, et bientôt on s’amuse ;
Le héros devient chantre, et fait briller sa muse :
Son aimable compagne aux convives flattés
Présente l’ambroisie, et porte des santés ;
L’enfant avec douceur gesticule et sautille ;
Et le bon mot succède au nectar qui pétille.
Je me tais : mais où donc ai-je tant vu, tant ri ?
Chacun l’a deviné… c’est chez Salaberry.

J. D. Mermet.



1817.

SATIRE CONTRE L’AVARICE.[1]

Heureux qui dans ses vers sait d’une voix tonnante,
Effrayer le méchant, le glacer d’épouvante :
Qui, bien plus qu’avec goût, se fait lire avec fruit ;
Et bien plus qu’il ne plaît, surprend, corrige, instruit :

  1. Nous extrayons les quatres satires suivantes d’un volume de poésie publié par M. Bibaud, en 1830. M. Bibaud a publié outre ce volume de poésie, les journaux mensuels la « Bibliothèque Canadienne, » le « Magasin du Bas-Canada, » «l’Observateur Canadien, » et « l’Encyclopédie Canadienne, » et une « Histoire du Canada et des Canadiens, » en deux volumes.