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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.


Pour mériter le faible gain
Qui nourrit ses fils et leur mère :
Ainsi le peuple a sa misère,
Et dans ses maux trouve son pain.

    Peines, labeurs, efforts
Du marchand sèment la carrière ;
    Les soins minent son corps,
Et le sommeil fuit sa paupière ;
Il donne sa virilité
Pour une vieillesse prospère :
Ainsi le peuple a sa misère,
Sa richesse est sa liberté !

    Sur l’abîme des mers
Le marin brave la tempête ;
    Vents, rochers, foudre, éclairs,
Tout le poursuit, rien ne l’arrête :
Mais ses vieux ans de tant de maux
Auront le repos pour salaire :
Ainsi le peuple a sa misère,
La liberté, c’est son repos !

    Le soldat dans les camps
Se dévoue et se sacrifie ;
    Il veille ou dort aux champs ;
Combat ou meurt pour la patrie :
La gloire est le prix mérité
Du sang dont il rougit la terre :
Ainsi le peuple a sa misère,
Et sa gloire est la liberté !


1837.

NOTRE AVENIR.

Le Nestor de notre village
Dont nous aimons les cheveux blancs,
Toujours gai malgré son âge,
Se plaît avec nous, jeunes gens.
De ce qu’il a vu, sa mémoire
A conservé le souvenir,
Et ce qu’il sait de notre histoire
Lui fait prévoir notre avenir.