le bailli. Il a raison, rien ne convient mieux à un jeune homme.
l’épine. Com’c’est un homme qui m’estime, et qui m’aimons, voyez-vous, com’son enfant, j’voudrais ben tâcher de l’contenter.
le bailli. C’est très-bien fait à toi.
l’épine. Que m’conseillez-vous à c’t’égard-là ?
le bailli. Mais je suis fort de l’avis de M. Dolmont et je crois que tu ne saurais mieux faire.
l’épine. Croyez-vous ?
le bailli. Oui. C’est aussi mon opinion.
l’épine. C’est que, voyez-vous, j’étais ben aise de savoir vot sentiment sus ça.
le bailli. C’est, te dis-je, le meilleur parti que tu puisses prendre.
l’épine. Oh bien ! j’suis pourtant ben décidé à n’le prendre pas.
le bailli. Et pourquoi, diable, t’avises-tu donc de me consulter ?
l’épine. C’est ben véritable, monsieur, j’n’y songions pas.
le bailli. Allons, va-t-en. Je n’ai jamais rien vu de plus stupide.
Scène V
le bailli. Je me suis chargé d’une singulière commission, mais j’ai mes vues… L’entreprise est un peu scabreuse, et quand on viendra à découvrir… Qu’importe, tout moyen est bon quand il conduit au but qu’on se propose. Cependant il me faut sonder les sentimens de M. Dolmont ; peut-être ne serait-il pas aussi opposé… Et puis la loi fournit des moyens… Ah ! petite friponne, vous aimez Colas ! Patience, patience, nous en avons vu d’autres… On trouvera le moyen de l’empêcher de te voir, et si tu m’échappes tu seras bien fine.