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1835.

LA CRÉATION DU MONDE.


TRADUCTION DU PREMIER CHAPITRE DE L’ÉPITOMME, PAR L’HOMMOND.


De la création du ciel et de la terre
L’Éternel en six jours accomplit le mystère.
Il créa la lumière et fit ce vaste ciel,
De sa grandeur immense emblème solennel.
Puis dans un même endroit il rassembla les ondes,
Et fit les végétaux et les forêts profondes.
Lune, étoiles, soleil, qui brillent tour à tour,
Jaillirent du néant le quatrième jour.
Au cinquième ce fut de l’air le peuple agile,
Et les poissons nombreux dont la mer est l’asile.
Il voulut au sixième achever son ouvrage,
Et forma l’homme enfin qu’il fit à son image.
Il finit le septième, et nous donna ce jour
Pour célébrer sa gloire et chanter notre amour.

f. m. derome[1]

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1835.

UNE ENTRÉE DANS LE MONDE.

Je crois que la plus cruelle déception que l’homme puisse éprouver, durant le cours de sa vie, est celle que produit sur lui le monde, vu de près. Combien est douce cette illusion qui le lui montre à travers un prisme ! Tout homme paraît un ami ; tout flatteur, un bon juge ; l’amour surtout, l’amour qui semble lui promettre un avenir de bonheur, est une dévotion. Voyez le jeune homme qui, pour la première fois, paraît dans la société comme un de ses membres ; voyez avec quel transport il s’élance dans ce tourbillon où tout l’accueille en souriant ; il jette son amitié, il offre son cœur à tous ; il croit,

  1. M. Derome est avocat au barreau de Québec.