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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.

serres de fer qui l’étranglaient. Ses yeux roulaient convulsivement dans leur orbite, ses nerfs se raidissaient et tous ses membres se tordaient affreusement. L’assassin ne lâcha prise qu’après que le râle creux de la mort l’eût assuré que sa vengeance était satisfaite…

VI.

LE LOQUET.

Ayant fini sa lecture, il ploya avec soin ces feuilles à demi-déchirées, et les enferma dans une boîte, d’où il tira une espèce de petit loquet. — Approchez, me dit-il ; voici des cheveux de Léocadie. Elle portait ceci à son cou ; et ce que vous voyez au revers est de la propre main de Joseph.

On lisait cet acrostiche, au bas d’une miniature de Léocadie : —

L e Dieu qu’à cythère on adore
E n tes yeux fixa son séjour ;
O rnés de cils, mouillés encore,
C’est là que repose l’amour.
A h ! qui peut égaler les charmes
D e ces yeux qu’amour embellit,
I  ris devant eux rend les armes
E t va se cacher de dépit.

— Eh bien, me dit-il ensuite avec un air calme et un ton solennel, vous avez entendu : Rappelez-vous de votre promesse !

.........................

Je m’éloignai rapidement de cet individu.

George De Boucherville[1]

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1835.

LE JUSTE MILIEU.

L’on exagère en ce bas monde,
Et l’homme est entier dans son goût :
L’un ne voit de beau que la blonde,
Pour un autre la brune est tout.


  1. M. De Boucherville, ci-devant avocat au barreau de Montréal, et actuellement avocat au barreau d’Aylmer.