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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.


  
Vos morts de leur tombeau l’implorent à grands cris,
Leurs ombres chaque jour errantes sur la plage
La réclament de vous, comme un dernier hommage
        Qu’on doit à leurs mânes chéris

Citoyens, accourez et jurez sur leur tombe
De soutenir un nom dont la gloire succombe.
Entendez cette voix qui vous répète à tous :
        « Pour maintenir vos droits déployez du courage,
        « Vengez notre trépas, achevez notre ouvrage,
        « Ou périssez ainsi que nous. »

Et toi, qu’invoque ici notre ardente prière,
Liberté, parmi nous renais de leur poussière !
Avec toi dans ces lieux conduis la douce paix.
Viens essuyer nos pleurs, viens consoler nos peines ;
Éloigne pour jamais ces déchirantes scènes
        Et l’horreur de pareils forfaits !


1833.

POINTS DE VUE DE LA DESCENTE DE LA
MONTAGNE DE MONTRÉAL.

Qui n’a point contemplé, dans ses vastes regards,
Le coup-d’œil enchanteur qui vient, de toutes parts,
S’offrir au voyageur dans la pente facile
Du mont majestueux qui domine la ville ?
Fatigué de la route et comme emprisonné
Dans le dédale obscur de l’étroit défilé
Qui partage en deux parts le cœur de la montagne,
L’ennui, pendant longtemps, l’assiège et l’accompagne.
Mais à peine sorti de ce sombre sentier,
Que d’objets à ses yeux viennent se déployer !
Avec quelle surprise et quel charme sa vue
D’un immense horison embrasse l’étendue !
Ce qui d’abord le fixe et l’attire toujours,
C’est le fier Saint-Laurent qui, dans son noble cours,
Entre des bords riants, pompeusement promène
Les flots toujours coulant de son urne lointaine.
Puis des prés verdoyants, des vergers, des bosquets
Parsemés de villas, de somptueux palais,