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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.


 
        Son souffle purifie
        Les sources de la vie,
Et n’ayant plus à punir des forfaits,
Sa foudre dort dans le sein de la paix.

De notre Dieu pour chanter la clémence,
Unissons donc et nos voix et nos cœurs ;
C’est lui qui fait notre réjouissance,
En sa présence oublions nos malheurs…
        Ne soyons plus rebelles,
        Demeurons-lui fidèles ;
Et pénétrés de ses bienfaits pour nous,
Que nos forfaits n’arment plus son courroux !


1833.

INVOCATION À LA SANTÉ.

Ô toi, que Ganimède aux cieux,
Dans le calice de la vie
Versait mêlée à l’ambroisie,
Au banquet solennel des Dieux ;
Ô santé, pour toi tout soupire ;
Du trépas vient briser la faulx,
Sous nos pas ferme les tombeaux,
Relève sur eux ton empire.

Resterais-tu sourde à nos vœux,
Quand la nature renouvelle,
Et sur nos rives te rappelle,
Pour faire avec toi des heureux ?
Privés de ta douce influence,
En foulant à nos pieds les fleurs,
Les arroserions-nous des pleurs
Du malheur et de la souffrance ?

Au sortir de cette stupeur,
Qui la retint ensevelie,
Quand tout respire de ta vie
Le baume régénérateur :
Sur les fleurs et sur la verdure
Nous seuls destinés à languir,
N’aurions-nous vu que pour mourir
Le doux réveil de la nature ?