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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.

Le front ceint de l’olive enlacée aux lauriers,
Minerve, un sceptre en main, descend dans nos foyers,
Et fière de l’ardeur que pour elle on respire
Jette les fondements de son aimable empire.
Heureux ! trois fois heureux ! ce poète appelé
A chanter un pays ainsi régénéré.
On ne le verra plus pensif et solitaire
Soupirer aux accents d’une muse étrangère ;
Demander aux échos, endurcis à ses pleurs,
Un sujet pour sa lyre, un prix pour ses labeurs !
Il saura les trouver au sein de la patrie ;
Il l’entendra lui dire, à ses accords ravis :
« S’il faut des orateurs pour maintenir mes lois,
« Des guerriers valeureux pour défendre mes droits ;
« Il ne me faut pas moins encore des poètes,
« Pour chanter mes succès et publier mes fêtes.
« Sans eux, je ne saurais, dans mes prétentions,
« M’asseoir, à juste droit, parmi les nations.”

Z.

1831.

LE BEAU SEXE CANADIEN.

 

Air : Charmants ruisseaux.


L’air le plus pur, ces hivers sans nuages,
Nos beaux printemps, tout ne nous dit-il pas
Qu’un ciel ami, sur nos heureuses plages,
Sexe enchanteur, protège tes appas ?
Chantons l’amour, embellissons la vue,
Cueillons les fleurs qu’offre notre patrie.

On voit souvent une belle étrangère,
Dont l’œil demande un tendre sentiment,
Mais ton regard, séduisante bergère,
L’offre et l’assure à ton heureux amant.
Chantons l’amour, embellissons la vie,
Cueillons les fleurs qu’offre notre patrie.

L’on trouve en toi la gaité des françaises,
Et la constance, et l’art de captiver ;