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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.


Les guerriers n’ont plus rien à craindre,
Quand Iberville est avec eux :
Ah ! que ses rivaux sont à plaindre,
S’il est au milieu de ses preux !
Deux fois aux rives acadiennes,
Avec ses bandes canadiennes,
Il demeure victorieux.

Autre théâtre de sa gloire,
La grande île anglaise[1] le voit
Courir de victoire en victoire,
Entasser exploit sur exploit :
À l’aspect seul de son épée,
La ville[2] de terreur frappée
Du vainqueur reconnaît le droit.

La plage septentrionale
Le voit pour la troisième fois ;
Mais, las ! la tempête fatale
Le semble réduire aux abois :
Il n’a plus qu’un vaisseau sur quatre,
Et le sort l’oblige à combattre
Ses ennemis, seul contre trois.

Faut-il que le héros succombe,
Victime d’un malheureux sort ?
Qu’il soit captif, ou que la tombe,
Pour lui se trouve sur son bord ?
Du combat quelle fut la suite ?
L’un périt, l’autre prend la fuite,
Et l’autre entre captif au port.

De son roi le vœu pacifique
L’éloigne du sein des combats,
Pour le bien de la république,
Il paraît en d’autres climats :
Se transportant de plage en plage,
Notre héros devient un sage,
Et fonde de nouveaux états.

  1. Terreneuve.
  2. St . Jean, capitale de la partie anglaise de l’île de Terreneuve.