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Si par malheur il les trouve cruelles,
Leur souvenir est bien tard oublié.
    Dans ma douce patrie,
    Je veux finir ma vie ;
Si je quittais ces lieux chers à moi ? cœur,
Je m’écrirais : j’ai perdu le bonheur !

Si les hivers couvrent nos champs de glaces
L’été les change en limpides courants,
Et nos bosquets fréquentés par les grâces
Servent encor de retraite aux amants.
    Dans ma douce patrie,
    Je veux finir ma vie ;
Si je quittais ces lieux chers à mon cœur,
Je m’écrirais : j’ai perdu le bonheur !

Oh ! mon pays, vois comme l’Angleterre
Fait respecter partout ses léopards ;
Tu peux braver les fureurs de la guerre,
La liberté veille sur nos remparts.
    Dans ma douce patrie,
    Je veux finir ma vie ;

Si je quittais ces lieux chers à mon cœur,
Je m’écrirais : j’ai perdu le bonheur !

A. N. Morin[1].
  1. L’honorable Augustin Norbert Morin, Président de l’Assemblée Législative. M. Morin est né à St Michel de Québec, le 12 octobre 1803. Il est l’auteur d’un pamphlet intitulé « Lettre à l’Honorable Juge Bowen, » au sujet de l’usage légal de la langue française en Canada. M. Morin a fondé le journal La Minerve en 1826, et-en a été le rédacteur pendant plus de dix ans. Il a été député à tous les Parlements, depuis 1830 jusqu’à ce jour, par les comtés de Bellechasse, de Nicolet et du Saguenay. M. Morin a été député en Angleterre par la Chambre d’Assemblée du Bas-Canada en 1834 pour demander le redressement des griefs dont le pays se plaignait. En 1841, ce Monsieur fut nommé Juge de District, et en 1842 Commissaire des Terres de la Couronne et Membre du Conseil Exécutif. Il résigna ces deux charges en décembre 1843, avec tous ses autres collègues, à l’exception d’un. M. Morin a été élu Président de l’Assemblée Législative en février dernier.