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qui était endormie pendant leur entretien ; enfin, il reçoit une douce exhortation à la constance. Ils descendent tous deux au bas de la montagne. Dès l’abord d’Adam, son épouse se réveille, et il lui adresse la parole. Mais aussitôt le commandant des bataillons séraphiques les prend par la main, et les emmène vers la porte d’orient. Les malheureux époux sortent, en pleurant, du jardin qui fut le berceau de leur naissance, et ils s’en vont commencer cette carrière malheureuse qui leur fera toujours regretter les jouissances du paradis terrestre.


Charles Mondelet et William Vondelvenden.[1]

1823.

L’ENFANT PRÉCOCE[2].


On admirait dans un cercle nombreux,
D’un jeune enfant l’esprit fertile, heureux
Et cultivé, lorsque dans sa présence,
Un pédant dit : « Dangereuse science !
Enfant si fin, qui trop tôt mûrit,
À dix-huit ans est dépourvu d’esprit,
Rien n’est plus vrai. » L’enfant dit à ce sage.
« Que vous deviez être fin à mon âge ! »

D. B. Viger.[3]
  1. L’honorable Charles Mondelet, aujourd’hui Juge de la Cour de Circuit, et M. William Vondelvelden, avocat, du barreau de Montréal. M. Mondelet a aussi publié en 1840 un volume de lettres sur l’éducation primaire.
  2. Ces vers ont été écrits et publiés longtemps avant 1823, mais nous les avons trouvés dans les journaux publics de cette année, et nous les plaçons en conséquence sous cette date.
  3. L’honorable Denis Benjamin Viger, né à Montréal le 19 août 1774. M. Viger a été député à la Chambre d’Assemblée du Bas-Canada, en 1808 par la ville de Montréal, et successivement par le comté de Leinster et le comté de Kent actuellement Chambly ; il a représenté ce dernier comté jusqu’en 1828. Il fut choisi en 1828 avec MM. Cuvillier et Neilson pour aller soutenir auprès du Gouvernement impérial les pétitions des habitants du pays contre l’administration du comte Dalhousie. De retour dans la Province, M. Viger fut nommé membre du Conseil Législatif. En 1831, la Chambre d’Assemblée le choisit pour aller appuyer les plaintes du pays contre les griefs qui existaient alors. Il revint dans la Province en 1834, et continua à siéger dans le Conseil Législatif jusqu’à la dernière session du Parlement du Bas-Canada. Emprisonné le 4 novembre 1838, sans motifs assignés dans le mandat d’arrestation, il est resté près de 19 mois renfermé dans la prison, refusant de donner le cautionnement qu’on requérait de lui, comme on peut le voir dans son mémoire dans lequel il a rendu compte de ses motifs ; il est sorti sans donner ce cautionnement. Dans le premier Parlement du Canada, depuis l’union des deux Provinces, M. Viger a représenté le comté de Richelieu. En décembre 1843, après la résignation du ministère Lafontaine-Baldwin, il fut nommé membre du Conseil Exécutif, et en 1844 lord Metcalfe le nomma Président de ce Conseil. Ayant perdu l’élection du comté de Richelieu, M. Viger fut député, en 1845, à l’Assemblée Législative par la ville des Trois-Rivières. Il a résigné sa charge de Président du Conseil Exécutif en 1846, et a été nommé membre du Conseil Législatif en février, 1848. Outre les nombreux écrits de M. Viger qu’on retrouve dans les journaux publics, depuis 1792 jusqu’à nos jours, nous avons de lui les pamphlets dont suivent les titres, savoir : — Considérations sur les effets qu’ont produit en Canada la conservation des établissements du pays, les mœurs, l’éducation, etc, etc., etc., de ses habitants, et les conséquences qu’entraînent leur décadence par rapport aux intérêts de la Grande-Bretagne, 1809. — Analyse d’un entretien sur la conservation des établissements du Bas-Canada, des lois, des usages, etc., de ses habitants, 1826. — Considérations relatives à la dernière Révolution de la Belgique 1831. — Observations de l’Honorable D. B. Viger, contre la proposition faite dans le Conseil Législatif de rejeter le bill pour la nomination d’un Agent de la Province en Angleterre, 1835. — Mémoires relatifs à l’emprisonnement de l’honorable D. B. Viger, 1840. — La Crise Ministérielle, 1844.