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Dans la reprise de sa narration, le poète nous démontre, rebus ipsis, qu’il connaît l’Hydaspe et le Gange ; qu’il croit les Chinois voyageurs en des sables mouvants, comme les Arabes et les Africains ; qu’il suppose une espèce de paradis des fous, où il place Empédocle, Cléombrote, ceux qui cherchent la pierre philosophale, les partisans luxe. Il ne veut pas donner, en dépit de St. Pierre, entrée aux récollets, aux dominicains, dans le paradis, et il dépeint les reliques, les indulgences, les bulles, les dispenses, que le vent arrache à ces pauvres rebutés qui tourbillonnent dans les airs. Il les met dans le paradis des fous. Il nous décrit ensuite une échelle tout éclatante par sa richesse, et qui va du paradis terrestre jusqu’au ciel. Satan, après l’avoir admirée, regarde les planètes, en poursuivant sa marche. Milton nous donne ici à entendre qu’il se connaît en hypothèses ; il suppose qu’il pourrait habiter quelque peuple dans les étoiles. Il parle ensuite du soleil en grand poète ; mais il reprend aussitôt la qualité d’astronome, en raisonnant sur la cause du mouvement des astres. Nous sommes gratifiés enfin d’une petite leçon de chimie, mais qui, finissant prématurément, ne met dans l’esprit qu’une très faible idée de cette science.

Satan parle à Uriel. Le rang et la qualité de celui-ci sont mentionnés brièvement : Satan lui adresse un discours pour l’engager à lui enseigner lequel des globes qu’il voyait était la terre. Uriel trompé par ces paroles captieuses, lui répond avec cette franchise qu’inspire un cœur généreux. Il lui fait une courte narration de l’histoire de la création. Il lui montre l’endroit où sont les premiers hommes, qu’il décrit ainsi :

That spot to which I point in paradise,
Adam’s abode, those lofty shades his bower.
Thy way thou cans’t not miss, me mine requires
.

Satan s’incline, part, se rend promptement sur la terre, et en y arrivant, il met le pied sur le mont Niphathès.