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et rentrer dans le chemin de la vertu. L’arc-en-ciel est une émanation formée du superflu du Boisseau du nord (la grande Ourse). Les trois clartés sont le soleil, la lune et les étoiles, chargés par le Ciel d’éclairer l’univers. Le soleil et la lune sont l’image d’un roi et d’une reine qui versent la lumière sur les quatre mers. Autrefois, sous la dynastie des Tsin, il y eut une grande sécheresse ; un gouverneur nommé Thseng-koung fit, avec la plus grande dévotion, les prières usitées en pareil cas. Il vit en songe un esprit qui lui dit : Demain, un vieillard, portant sous son bras un parasol, entrera dans la ville par la porte occidentale ; pressez-le de faire les prières pour obtenir la pluie : l’effet répondra certainement à sa demande ; tout son pouvoir ne réside que dans son parasol. Le jour suivant, le gouverneur envoya au lieu indiqué des hommes pour attendre le vieillard ; celui-ci ne manqua pas d’arriver : Thseng-koung le reçut avec la plus grande distinction, et le supplia avec instance de se charger des prières qu’il fallait faire. Le vieillard interdit et troublé se refusa d’abord à ces politesses ; mais Thseng-koung lui ayant fait part du songe qu’il avait eu, le vieillard ne put résister davantage. Il se rendit en diligence au lieu où se font les sacrifices ; il y brûla des parfums et adressa des prières au ciel ; puis il annonça que pendant trois jours entiers il ne pleuvrait pas ; mais qu’ensuite il faudrait allumer un grand feu et y entasser des broussailles.