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formes impures et souillées du monde des désirs, mais bien des formes pures et sans aucune tache. Il commence avec les Brahmas de la première extase, et finit à l’esprit A-kia-ni-tcha. Il renferme en tout dix-huit Esprits, parmi lesquels il ne se trouve aucun corps féminin, et par conséquent aucune souillure et aucun désir. Arrivé à ce monde par l’effet de la conversion, on conserve encore une substance corporelle ; et c’est pour cela qu’on l’appelle le monde des formes. »

« [Le mot sanskrit A-kia-ni-tcha[1] signifie borne qui s’oppose enfin à la substance corporelle[2]. Les dix-huit Esprits que contient ce monde sont : 1. Les Brahmas ; 2. les assesseurs des Brahmas ; 3. le grand Brahma ; 4. l’Esprit de la petite lumière ; 5. celui de la lumière sans bornes ; 6. l’Esprit à la voix lumineuse ; 7. l’Esprit de la petite pureté ; 8. celui de la pureté sans bornes ; 9. l’Esprit toute pureté ; 10. l’Esprit sans nuages ; 11. l’Esprit de la vie heureuse ; 12. l’Esprit vaste ; 13. l’Esprit sans pensée ; 14. l’Esprit sans tristesse ; 15. l’Esprit sans chaleur ; 16. l’Esprit bien voyant ;

  1. Le vocabulaire déjà cité donne ces mots plus exactement, Aghanischtâ, et le rend par dernière borne de la forme, Sse kieou king thian. Les Mongols ont transcrit ce nom en l’altérant un peu : Aganistan. Les Tibétains l’appellent Og-min, et les Mandchous Oudchoulakha dergi Abka, l’esprit suprême conducteur.
  2. Je traduis littéralement les mots tchi ’aï kieou king.