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du ciel (le christianisme), et plusieurs autres. Pour attirer des prosélites à ces sectes, on fait croire aux gens de distinction qu’ils deviendront Dieux ou génies tutélaires ; les autres obtiendront par la suite des magistratures ou des emplois. On abuse ainsi de la crédulité des hommes, on séduit des personnes des deux sexes, on en forme des rassemblemens, d’où résultent les plus grands désordres. On leur prend leurs biens, on commet des adultères, des vols ; on renverse de fond en comble toutes les lois de la morale, et il en résulte de terribles calamités. Aussi du temps des anciens rois, si un homme avait une doctrine gauche, on le faisait mourir (tchu). Plus récemment, on a fait défense aux magiciens de se servir de leurs pratiques mystérieuses et d’employer des paroles secrètes. Dans les montagnes qui sont auprès de Thsing tchhing, ville de la province du Sse-tchhouan, vivait un Tao-sse qui opérait des miracles magiques. Il attirait à lui des jeunes gens de familles riches ; on se rassemblait dans un monastère qu’il avait, loin de toute habitation. Là on brûlait des parfums. Lui seul se tenait assis sous un dais et ordonnait les cérémonies. On conjurait une nymphe des montagnes de venir avec ses compagnes, immortelles

    du Nénuphar blanc, qui a causé beaucoup de révoltes dans différentes provinces. Il paraît que les troubles actuels, qui semblent menacer l’empire d’une grande révolution, ont été fomentés par ces sectaires. Voyez Hist. de l’Édit de l’Emp. de la Chine, p. 151. Hist. génér. de la Chine, t. XI, p. 378 et suivantes.