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l’eau, suivant les mêmes livres, de petits animaux que l’œil de l’homme ne peut apercevoir. Il est nécessaire de la filtrer, pour pouvoir la boire. Ainsi tous les saints, dans tous les pays et dans toutes les sectes, ont eu la même attention pour la vie des plus petits insectes ; à plus forte raison pour les grands animaux qui volent ou qui marchent. »

Voilà l’article entier du commentaire sur ce sujet capital de la morale des Tao-sse. Je me suis laissé entraîner à le traduire jusqu’au bout, tant pour montrer la méthode du commentateur, que pour faire voir jusqu’où poussent la sollicitude pour les animaux, des sectaires qui, dans le livre qu’on vient de lire, n’ont pas une seule fois parlé d’aumône envers les hommes.

(9) Sian est, suivant la composition du caractère, un ermite qui vit dans les montagnes. La mythologie des Tao-sse donne à ces ermites l’immortalité. Il y en a de deux espèces : ceux du ciel, qui peuvent monter au ciel et voler dans les airs, et ceux de la terre, qui peuvent retarder les années, mettre un frein au temps, et jouir d’une vie éternelle. Ce sont les expressions du commentateur.

« Il est dit dans le Tao-king que si un homme a une seule vertu, cent esprits seront occupés à l’amplifier. S’il en a dix, celui qui préside à la vie lui tiendra en réserve des espaces de cent jours ; s’il en a cent, la fleur d’orient (le soleil) transportera son nom et sa gloire dans les contrées lointaines ; s’il en a mille, son bonheur