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bien vite acheter les oiseaux et les nourrit comme on l’avait prescrit pendant quelques jours. Mais l’ordre d’un de ses supérieurs l’obligea de s’absenter. Pendant qu’il était hors de chez lui, sa femme regarda les oiseaux et dit en soupirant : Faut-il que pour moi seule on ôte la vie à cent êtres vivans ! Non, j’aime mieux mourir que d’être la cause du mal qu’on veut leur faire. En disant ces mots, elle ouvrit la cage, et les fit tous envoler. Quand Fan revint et qu’il eut appris ce que sa femme avait fait, il se mit en colère et lui fit beaucoup de reproches ; mais elle n’eut pas lieu de se repentir de sa bonne action ; car peu de temps après elle recouvra tout-à-fait la santé ; elle eut même un fils, et celui-ci vint au monde avec les deux mains marquetées de taches noires, comme le plumage d’un moineau.

Sous la dynastie des Han, Yang-phao avait sauvé la vie à un oiseau jaune, qui pour récompense lui apporta dans son bec une pierre précieuse d’une beauté parfaite. Bien plus, un de ses descendans à la 4e. génération devint 3e. Koung, c’est-à-dire prince de l’empire. Sous les Soung, un nommé Kiao attachait ensemble de petits roseaux pour aider les fourmis à passer un ruisseau : il obtint le grade de premier docteur de l’empire, grade qui est conféré par l’empereur lui-même à celui qui a obtenu le premier rang dans le grand examen. Sous les Youan, un habitant de Thaï-hou, nommé Tchhin-wen-phao était toujours occupé de bonnes œuvres, et par-