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hio nous avertit de corriger notre cœur et de purifier notre intention, et le Tchoung-young, de veiller à notre for intérieur. Ainsi les hommes qui vivent dans le siècle doivent, ce jour Keng-chin, jeûner, se purifier et reconnaître leurs fautes. »

On doit remarquer ici l’adresse avec laquelle les Tao-sse cherchent à rattacher leur doctrine à celle des Lettrés, en citant, dès que l’occasion le permet, les livres de Confucius ou de ses disciples. C’est un soin que les sectaires de la Chine ont toujours, tant pour flatter la secte dominante, que pour persuader au peuple qu’ils ne s’écartent en rien de la doctrine des anciens sur les points de morale ou de politique.

(7) Le Tsao, ou esprit du foyer, est l’un des cinq sse, c’est-à-dire, suivant le chapitre Youeï ling du Li-ki, un des esprits auxquels on fait les cinq sacrifices domestiques. Au printemps, dit ce livre classique, on sacrifie à la porte, hou ; en été, au foyer, tsao ; dans l’automne, à la grande porte, men ; en hiver, au perron, hang ; au milieu de l’année, à la cour, ou plutôt à l’esprit qui y réside. Le Tsao, dit notre glose, préside à toute la maison d’un homme, et a le plus grand pouvoir sur son bonheur. Selon Hoaï-nan-tseu, Yan-ti, le roi de la flamme, communément nommé Chin-noung, créa un magistral pour le feu ; après sa mort, il devint l’esprit du foyer. Le Tha seng phian de Tchouang-tseu dit que l’esprit du