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de la vie. Les esprits sont sur notre tête même ; ils ne s’en écartent pas d’un pouce, ni d’un pas.

(5) Ki, espace de douze ans de la vie humaine. C’est encore une acception particulière aux Tao-sse ; dans l’usage ordinaire, ce mot signifie période. Cependant on le trouve avec le même sens qu’il a ici dans le Chou-king, chapitre Pi-ming. Voyez le Khang-hi tseu tian, au mot Ki.

(6) En chinois San chi. Chi signifie proprement un homme couché, puis la représentation d’un esprit dans un sacrifice, celle d’un parent mort à qui l’on fait des cérémonies funèbres. C’est de ce dernier usage qu’est pris le nom qu’on donne ici aux trois esprits qui habitent en nous ; c’est pourquoi j’ai cru pouvoir le rendre par Larve. Le Khang-hi tseu-tian désigne assez inexactement les trois chi, quand il dit : Yeou san chi, chin ming ; san chi, nom d’un esprit. Tseu tian, au mot Chi.

Le commentaire place les trois Chi dans les trois cavités du corps humain, que les anatomistes chinois appellent San tsiao, c’est-à-dire, dans la tête, la poitrine et l’abdomen. Il donne le nom particulier de chacun des trois Chi : le premier s’appelle Pheng-kiu ; le second Pheng-tchi, et le troisième Pheng-khiao. J’ignore si ces noms ont trait à quelque qualité qu’on leur attribue ; ce qu’il y a de certain, c’est qu’ils ont tous trois une partie commune, la syllabe pheng, qui signifie le son du tambour[1], et

  1. On peut lire le même caractère phang, et alors il signifie multitude, abondance, aller sans s’arrêter,