Page:Rémusat - Le Livre des récompenses et des peines.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui leur arrive comme obtenu par soi-même, et ressentir les pertes qu’ils éprouvent, comme si on les faisait soi-même.

Lorsqu’on ne montre point au grand jour les imperfections d’autrui, et qu’on ne se targue pas de ses propres perfections ; qu’on met obstacle au mal, et qu’on publie le bien.

Quand, dans les partages, on cède beaucoup aux autres, et qu’on se réserve peu à soi-même ; qu’on ne s’irrite point en recevant un affront, et qu’on éprouve une crainte salutaire en recevant une grâce.

Qu’on répand des bienfaits sans attendre de récompense, et qu’on donne sans regrets.

Alors on est révéré de tout le monde, protégé par la Raison céleste, accompagné par le bonheur et les richesses ; toute impureté s’éloigne d’un homme qui agit ainsi. Les esprits et les intelligences lui composent une garde ; ce qu’il entreprend s’achève : il peut prétendre à devenir esprit, ou du moins Immortel.

Pour devenir Immortel du ciel, il faut avoir effectué mille trois cents bonnes actions ; pour être Immortel de la terre, il faut en avoir fait trois cents (9).