gestes le terrifiait. À table, M. Tobyson avait une façon furieuse de porter sa fourchette à sa bouche et de brandir son couteau qui faisait pâlir son timide voisin. De plus, M. Tobyson avait une terrible brusquerie de mouvements que sa force rendait encore plus redoutable. Ses poignées de mains formaient étau, ses bourrades amicales renversaient. Aussi M. de Galandot vivait-il dans une inquiétude continuelle, et il aurait préféré cent fois éplucher les légumes avec Jacopo et laver la vaisselle avec la Romagnole que de manger les quartiers de viande saignante que l’excellent M. Tobyson lui faisait servir sur son assiette et dont il exigeait impérieusement qu’il se chargeât l’estomac, sous prétexte qu’il le trouvait faible, débile et malingre.
Pourtant le séjour de M. Tobyson à Rome touchait à sa fin et il devait partir bientôt pour Naples. Il fut convenu qu’Olympia et Angiolino l’accompagneraient jusqu’à Frascati. Depuis longtemps déjà les deux associés désiraient y acheter une villa pour y passer au frais la belle saison. Ils étaient riches. L’Anglais venait de se montrer fort généreux et M. de Galandot continuait à rapporter gros. De plus, on leur avait parlé d’un bien à vendre là-bas, et, d’après le rapport que leur en faisait le vieux Tito Barelli, tout à fait à leur convenance. Ils se promettaient de le visiter avec soin.
M. de Galandot ne devait pas être du voyage. Il continuait à maigrir et à tousser beaucoup. Sa faiblesse était grande. Les viandes dont le bourrait