il eut mis pied à terre, il traversa la cour humide et monta l’escalier obscur. Le masque antique aux joues de vermillon riait de plus belle sur la porte du vieil antiquaire. M. de Portebize la poussa.
Mlle Fanchon était assise au milieu de la pièce, sur une chaise à dossier haut. Elle avait le coude aux genoux et le menton dans ses mains et paraissait fort occupée à regarder devant elle. Ses yeux allaient des débris de sculptures poudreuses qui encombraient le plancher aux livres, par rangées, qui garnissaient les murs. Elle paraissait mélancolique. À un léger bruit que fit M. de Portebize, elle tourna vers lui son joli visage où ses beaux yeux semblaient avoir pleuré ; en l’apercevant, elle poussa un petit cri et se leva, les mains croisées sur sa poitrine.
Mlle Fanchon était en jupon et en corset, ce qui contrastait avec sa coiffure, où la poudre se mêlait à des feuillages ; ses joues étaient délicatement fardées ; deux ronds roses en marquaient les pommettes ; sa bouche vive complétait la grâce charmante de sa figure.
— « Ah ! Monsieur, c’est vous ? Que vous m’avez donc fait peur ! Et M. Hubertet, qui n’est encore pas là ! Nanette ne vous a donc rien dit en bas ?
— Nanette ne m’a rien dit, Mademoiselle, et je ne le regrette point puisque vous voilà. Mais je dirai à M. Hubertet ce que vous faites en son absence. Vous avez pleuré, Fanchon. »
Et M. de Portebize désignait du doigt deux petites larmes rondes qui coulaient furtivement sur les joues de la jeune fille.