« SOUS LE MANTEAU VENITIEN » I7I
plus complet à qui en endossait l'inviolable mystère. Car, ainsi que le constataient, en 1778, les sieurs de Rogissard et H*** en leurs Délices de
l’Italie : « A Venise, le masque est sacré. »
C’est quelques-unes de ces silhouettes masquées qu’évoque, dans son délicat et spirituel volume, le prince Frédéric de Hohenlohe. Il nous y montre dans « une idylle entre Dilettanti » de curieuses figures d’autrefois. Avec lui, nous pénétrons dans les salles de jeu du Ridotto où la grande nouvelle du jour est le mariage célébré entre le noble Alvise Venier et la signora Teresa Ventura, mariage qui unissait le représentant d’une des plus illustres familles vénitiennes à la fille d’un charretier de Vicence.
Douée d’une voix admirable et d’étonnantes dispositions musicales aussi bien que d’un charmant visage, Teresa Ventura Venier fut célèbre par ses talents qui lui attirèrent de nombreux admirateurs, parmi lesquels ce singulier comte Pepoli, dont M. de Hohenlohe nous trace un si amusant portrait et qui, à la fois poète, danseur, musicien, cavalier, saltimbanque, escrimeur et rameur émérite, avait la manie de se travestir en arlequin et, au sortir du