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à hâter le pas ; mais la surprise du maraud fut bien plus grande encore, quand, arrivés au carrefour dont la route de gauche menait où ils devaient aller, il vit son maître prendre avec assurance celle de droite, en le regardant d’un œil narquois. M. de Bréot écouta attentivement l’observation que le drôle lui en fit, mais, au lieu de répondre, il donna de l’éperon dans le ventre de sa bête, si bien que le raisonneur n’eût rien de mieux qu’à le rattraper, de telle sorte qu’au lieu de coucher à Rutigny les deux voyageurs couchèrent à Vargelles, d’où ils repartirent, le lendemain, de si bonne heure qu’ils parvinrent à Vaurieux avant la fin du jour et furent à Corventon le suivant, où ils descendirent à l’hôtel du Renard d’Or.

Corventon est une petite ville fort propre, ainsi qu’ils le virent en la traversant pour se rendre à l’hôtellerie, tout au bout d’une rue en pente, mais bien pavée. Dès qu’on eut mis les montures à l’écurie, M. de Bréot demanda à souper. Contrairement aux jours précédents, M. de Bréot ordonna de dresser son couvert dans la salle commune et il commanda à l’hôtelier qu’on lui apportât du vin le meilleur. Quand il eut fini de manger et qu’il eut bu suffisamment, il s’enquit auprès de l’aubergiste s’il