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commentait les Livres Saints, mais sa traduction était plus exacte qu’harmonieuse et son commentaire plus substantiel qu’élégant. M. Le Varlon de Verrigny lui fut d’un grand secours. L’habitude du beau langage apprend à connaître le choix des mots et des tours. M. Le Varlon revoyait à ce point de vue les savantes besognes de M. Ravaut. Il leur donnait un poli et un agrément qui leur manquaient, et M. Ravaut était enchanté de voir les saints textes prendre une forme parfaite et brillante, et les réflexions qu’il en tirait se présentaient à lui non plus en amas confus, mais dans un ordre admirable. Aussi M. Ravaut et M. Le Varlon de Verrigny s’entendaient-ils à merveille et il fallait que M. de La Bégissière vînt arracher M. Le Varlon à la plume et à l’encrier pour lui mettre la bêche à la main.

M. de La Bégissière s’était juré d’initier M. Le Varlon de Verrigny aux travaux du jardinage, mais la saison n’y était guère propice et il fallait attendre le printemps. Pour l’endurcir à la peine et le préparer au labeur, M. de La Bégissière l’emmenait au bois ramasser des branches mortes et assembler des fagots.

Rien n’était plus beau que de voir à l’œuvre le