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n’était point familier et, en toute autre occasion, il eût rabroué le drôle qui s’avisait de le plaisanter, mais ce bonhomme était sans doute aussi un saint homme et il est des lieux où le plus humble, s’il est pieux, a l’avantage sur le pécheur.

En sortant du parloir, M. Le Varlon de Verrigny traversa plusieurs cours désertes. Enfin, il déboucha sur un jardin assez vaste, entouré de hauts murs et disposé en carrés de potager. On y voyait des arbres fruitiers, en plein vent ou en treille. Comme on était sur la fin de l’automne, ils commençaient à perdre leurs feuilles jaunissantes. Le bonhomme qui conduisait M. Le Varlon de Verrigny se baissait pour ramasser une pomme tombée ou pour toucher à la branche quelque poire tardive. Ses semelles criaient sur le gravier de l’allée. M. Le Varlon de Verrigny pensait avec un soupir aux prunes tièdes et juteuses qu’il avait mangées en compagnie de M. de Bréot, dans le carrosse où ils revenaient du Verduron ; puis, avec un soupir plus profond, il songea au fruit trop vert que lui avait si fâcheusement conseillé M. Floreau de Bercaillé. Sans doute que M. de Bréot s’occupait