Voici l’été qui meurt et c’est l’autre saison.
Veux-tu me suivre au seuil de ma haute maison
Et l’asseoir, auprès de la table, sous la lampe,
Silencieuse et docte et un doigt à la tempe ?
Veux-tu l’exil du songe où ton pas va me suivre.
Idole calme avec un coude sur le Livre,
Pareille à ma pensée et la main au fermoir ?
Veux-tu marcher en paix vers les routes du soir
Car tu pleures et lu renais de par ces larmes ?
Et celles-là vont faire de toi une femme.
Lève-toi, car voici les heures qui se hâtent !
Vêtez-la. Donnez-lui le voile et les sandales.
Le manteau qui s’agrafe et la robe tenace ;
Nattez ses lourds cheveux en ordre, et que leur masse
Naïve orne son front de leur miel indulgent ;
Que ses bagues soient d’or et son collier d’argent
Car il faut que soit belle et noble la Pensée ;
Donnez-lui maintenant la corbeille tressée
Et placez-y la clef de la porte et le pain.
Haute et grave c’est là maintenant son Destin.
Et maintenant, ô sœur, qui retrouvas ton âme
Dans la pluie éblouie et l’orage des larmes,