Page:Régnier - Le Miroir des heures, 1911.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
164
LE MIROIR DES HEURES




LES MÉDAILLES


Regarde. Dans l’argent, l’électrum ou l’airain,
Ou dans l’or pur, selon le pays ou la ville,
Tu peux voir — qu’y fixa la frappe indélébile —
Le symbole civique ou l’attribut divin.

Ces médailles, trésor que soupèse ta main,
Que leur relief soit fruste ou soit parfait leur style,
Pièces à fleur de coin de Grèce et de Sicile,
Pentadrachme, statère, obole, tout est vain.

Egine, Cos, Chalkis, Cyzique, Syracuse,
Tarente ! Le comptoir aujourd’hui les récuse ;
Le temps ne leur laissa que leur seule beauté ;

Si bien que leur métal, pur comme un rythme d’ode,
En porte encor, peut-être, avec plus de fierté,
L’Épi de Métaponte ou la Rose de Rhodes.