Page:Régnier - Le Figaro — La Vie littéraire — 3 février 1931.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Aussi son Ennemie intime est-il un roman qui « se tient » et où tout concorde à créer l’âpre impression de vie qui s’en dégage, car le vigoureux talent de Mme Marcelle Tinayre ne craint point les situations fortes et elle apporte à les traiter une rigoureuse maîtrise. Elle n’hésite pas non plus à s’engager dans le sombre domaine des basses passions, à en définir les détours, à en scruter les obscures profondeurs. Elle va loin dans l’observation des caractères et ses analyses ne reculent ni devant la laideur des égoïsmes, ni devant le venin des haines, ni même devant certaines déformations morales voisines de la monstruosité, mais à ces cruelles constatations Mme Marcelle Tinayre n’apporte aucun parti pris. Elle nous les expose telles qu’elle les a observées. Qu’elle