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prodigieux génie d’observation divinatrice, le grand Honoré de Balzac ?

Que le Villefarge-en-Rouergue de Mme Marcelle Tinayre soit une ville balzacienne, il n’en résulte nullement que l’auteur de l’Ennemie intime ait délibérément voulu « balzaciser ». Le rapprochement que nous signalons entre l’atmosphère du roman de Mme Tinayre et celle de certains romans de Balzac montre simplement que les mœurs provinciales n’ont guère changé depuis l’époque où Balzac nous les représentait avec une exactitude qui rend encore valables les peintures qu’il en a faites. Je ne veux pas dire par là que la province française ne se soit pas modernisée, mais le fond de l’existence provinciale est demeuré à peu près le même. Elle dépend de certaines conditions auxquelles elle continue à obéir et qui la plient à leurs exigences. C’est ainsi que la province de