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Cette petite ville de province avec sa place des Cornières aux antiques et sombres logis, cette petite ville aux rues étroites confinée en son existence monotone et parcimonieuse, ce dur vieillard infirme, brutal, tyrannique et sournois, cette vieille fille cupide, hypocrite, envieuse, ces sourdes passions qui prennent leur temps, se nourrissent secrètement et furieusement d’elles-mêmes et, soudain, éclatent, portées à leur paroxysme avec une violence effrénée, ce drame familial où la haine, l’avarice, les rancunes inavouables exercent leur action, ces longues intrigues menées avec un implacable acharnement, dont Mme Marcelle Tinayre nous peint en couleurs saisissantes et en traits vigoureux le tableau fortement composé, ne nous font-elles pas penser, en leurs décors et leurs personnages, à ces scènes de la vie de province que nous a retracées, avec un