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Si l’on peut reconnaître dans le beau roman de Mme Marcelle Tinayre des traces de technique balzacienne, il n’en est pas de même dans celui que vient de publier Mme Simone et qui a pour titre Le Désordre. Mme Simone aborde le roman dans un esprit d’indépendance qui ne va pas sans des risques qu’elle assume avec une confiante inexpérience. L’histoire qu’elle nous rapporte n’a d’ailleurs rien de tragique, mais il s’en dégage une morne tristesse du fait de la médiocrité des personnages et de la pauvreté des événements. Je ne sais plus quel chapitre d’un vieux livre romantique que j’ai lu jadis portait comme épigraphe ces mots : « Dames, oyez un conte lamentable ». Ils pourraient fort bien s’inscrire au seuil du roman de Mme Simone. Elle est lamentable, en effet, cette pauvre Emma Collinet que nous voyons débuter lamentablement dans la vie, sans fortune, sans