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MARSYAS PARLE :


 
Tant pis ! Si j’ai vaincu le Dieu. Il l’a voulu !
Salut, terre où longtemps Marsyas a vécu,
Et vous, bois paternels, et vous, ô jeunes eaux,
Près de qui je cueillais la tige du roseau
Où mon haleine tremble, pleure, s’enfle ou court,
Forte ou paisible, aiguë ou rauque, tour à tour,
Telle un sanglot de source ou le bruit du feuillage !
Vous ne reverrez plus se pencher mon visage
Sur votre onde limpide ou se lever mes yeux
Vers la cime au ciel pur de l’arbre harmonieux :
Car le Dieu redoutable a puni le Satyre.