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L’URNE


Sépulcre de silence et tombeau de beauté,
La Tristesse conserve en cendres dans son urne
Les grappes de l’automne et les fruits de l’été,
Et c’est ce cher fardeau qui la rend taciturne,

Car sa mémoire encore y retrouve sa vie
Et l’heure disparue avec la saison morte
Et tout ce dont jadis, enivrée et fleurie,
Elle a senti l’odeur féconde, saine et forte ;