Page:Régnier - La Cité des eaux, 15e éd.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LA LUNE JAUNE


 
Ce long jour a fini par une lune jaune
Qui monte mollement entre les peupliers,
Tandis que se répand parmi l’air qu’elle embaume
L’odeur de l’eau qui dort entre les joncs mouillés.

Savions-nous, quand, tous deux, sous le soleil torride
Foulions la terre rouge et le chaume blessant,
Savions-nous, quand nos pieds sur les sables arides
Laissaient leurs pas empreints comme des pas de sang,