lustres de cristal, parader en gala les importances et les beautés du lieu.
Parmi toutes, une le séduisit particulièrement. On la nommait Madame de Ferlinde. Elle était svelte et rousse. Son corps longuement souple supportait une tête païenne couronnée d’une chevelure dont le jaillissement ondé s’achevait en volute. La masse incandescente de cette coiffure semblait à la fois fluide et ciselée, avec la hardiesse d’un casque et la grâce d’une fontaine. Cela allait avec l’air et le port d’une Nymphe guerrière. Elle vivait, veuve, dans un vieil hôtel au milieu de beaux jardins. M. d’Amercœur s’y rendit vite assidu, y passant des journées, y venant à toute heure sans que celle du berger sonnât pour lui. Cette chaste Diane aimait à parer sa beauté de tuniques plissées et du croissant lunaire, et ce nom qu’elle portait, elle l’eût mérité. Elle aimait les musiques invisibles, l’ombre de l’amour et le murmure des eaux. Trois fontaines en répandaient d’harmonieusement claires au milieu d’une salle de verdure. Le jardin contenait aussi une petite grotte où Madame de Ferlinde venait souvent se reposer. Des lierres retombants y voilaient la